#Amsterdam – de la beauté partout

A peine moins longs que n’est large le chenal de l’Ij qui donne à mon bureau une impression de pied dans l’eau, les navires de croisières rivalisant de gigantismes croisent dans l’Ijhalen.

Des flots de touristes en sont déversés et le vendredi midi c’est déjà marée haute face à la gare centrale.

Ma salle d’escalade est tellement bien que les croisiéristes viennent la saluer

Les cyclistes mal lunés ont le pouce sur la sonnette, prêt à faire s’entrechoquer ses pièces de métal au moindre étrangers dépassant d’un bourrelet sur ses plates-bandes de goudron rouge, territoires des cyclistes insensibles aux têtes en l’air.

D’autant que depuis une dizaine de jours, les briques ont bourgeonnées, les rues sont devenues toutes feuillues, le printemps se répand et avec lui son pollen qui vient immanquablement se coller à la corné rougie des cyclistes à l’éternuement facile. Un main qui soulage une glande lacrymale irritée et le frôlement de touriste est vite arrivé.

Quatre mois que nous apprécions Amsterdam, quatre mois de tourisme immobile, d’un voyage au long cours comme je les aime où, à vivre le quotidien de grand(e)s blond(e)s et de petits roux, on se nourrit de petites découvertes et de réflexions qu’on espère assez grandes pour faire circuler des pensées sédentaires.

Ce weekend, nos cerveaux ne savaient quelles zones activer.

Celle de la paresse a pris le dessus pour moi ce samedi. M’asseoir sur des escaliers en pierre plongeant dans prinsengracht avec une soupe acheté au marché bio de Jordan, à regarder les bateaux sur les canaux aura entammé mon oisiveté. Pourtant la zone de l’apprentissage aurait du prendre le dessus, mais mon apprentissage du néerlandais attendrait les jours dracheux*.

 

Paresser, ça me bien aussi quand il s’agit de rester assise deux heures dans un théâtre populaire du nord de la ville à écouter Alela Diane et ses choristes multi-instrumentistes.

Mais est-ce vraiment de la paresse que d’exercer ses sens à la finesse du doigté des violoncellistes, à la profondeur d’une voix du Névada et aux ondulations de l’air frappé par les marteaux d’un piano à queue dans le silence, rare au Pays-Bas, d’une salle subjuguée débarrassée de ses vanités.

Un larsen inattendu, une unique erreur de picking, n’auront rendu le moment que plus humain, comme le quartier ouvrier qui nous entourait. Loin d’un show impersonnel, Alela Diane sera même venue saluer ses fans, dont je suis, et apposé sa signature au nouveau CD de ma collection, superficielle comme je suis.

Ce qui est paresseux c’est de ne pas avoir branché ma Gretsch depuis notre arrivée à Amsterdam, c’est une offence que je lui fais de n’avoir pu résonner depuis mon balcon bucolique.

 

Photo par Alela Diane, le soir du concert

 

Mais paresser de cette façon après une bonne cinquantaine de kilomètres à vélo et un entraînement de frisbee sur le sable chaud de la plage ne fera pas culpabiliser.

D’Haarlem à Lisse, le hasard, qu’on a un peu provoqué, nous a montré d’autres couleurs que les roses des magnolias et cerisiers du Japon des rues d’Amsterdam : le blanc, rouge orange, mauve des tulipes grandes ouvertes.

 

 

Hillegom à Zandvoort, dans le sillage de notre ami allemand Karsten, nous avons roulé bordé des centaines de collines de sable immaculées, territoires interdits, écrin mouvant d’un pays sous les eaux.

Perdus dans nos pensés avec une étrange impression de wilderness, même si l’urbanisation n’est jamais vraiment trés loin au Pays-Bas.

 

Brouwerskolkpark à Haarlem

 

 

Photo bonus : Romain et son nouveau pote le teckel de plage

 

2 commentaires pour “#Amsterdam – de la beauté partout

  1. grâce à toi, je visualise mieux un pays qui m’avait interpellée lorsque mes cours de géographie de lycéenne me l’avait fait découvrir !! en attendant la visite réelle, j’aime bien ce voyage virtuel !! donc merci
    bisous

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *