La brève… de Rotterdam

C’est sans doute parce que ses skycrappers le démange que son ciel est imprévisible, capricieux, sans doute parce que ses tours sont trop immenses, trop nombreuses pour un horizon européen, que le vent déboule en furie de la Mer du Nord pour essayer de les faire pencher, vainement. A Rotterdam, sur le pont Erasmus, seuls les piétons et les vélos se courbent pour traverser cette rivière, la Nouvelle Meuse, dont le nom sonne comme celui d’un village créé par quelques colons Néerlandais du siècle d’or: la Nouvelle-Amsterdam, aka New-York.

 

 

La Meuse, le Rhin, les rivières qui y forment un delta, ramènent aux narines l’odeur de l‘acier usiné depuis la Forêt Noire, dans toutes les plaines de l’ouest de l’Allemagne, à l’Est de la France et au plat pays Belge. Au pays-bas, l’acier remonte le courant, posée sur des péniches avec laquelle je n’aimerai pas passer mon permi bateau. Ici les voies navigables tellement larges et longues qu’elles permettent aux péniches de s’emboiter comme des jouets pour enfants.

Du métal, du verre, du métal, du verre, la canopée de verre et d’acier de Rotterdam se déploie partout ou les bombes lui ont dégagé le terrain, c’est a dire vraiment partout.

D’ailleurs, dès l’arrivée à Rotterdam, la gare montre la direction vers laquelle vont porter nos regards, le ciel, rien que le ciel.

 

Quitte a tout reconstruire, autant se faire plaisir, oublier l’existence du concept d’harmonie et la bienséance urbanistique.

Ainsi, Piet Blom avait imaginé un quartier organique, un quartier forêt,  des maisons en forment d’arbres. Mais voilà si l’homme des bois en carton, n’avait pas vu les arbres comme des cubes de béton et de tôles d’un jaune qui ne convient qu’à mon K-WAY, peut-être que la forêt aurait été plus respirable.

 

La brique domestique, celle des habituels quartiers résidentiels Néerlandais (comme celles de notre De Baarjses, dont je sais enfin prononcer le nom), est peu présente, mais la brique ouvrière peut encore être observée si le regard arrive à se décrocher des sommets.

Docks et usines, ces Cendrillon hipster, ont ete recuperees, à toutes fins utiles branchées, pour abriter logements coquets, galeries d’art et restaurants au top de la convivialité.

 

 

C’est dans l’une de ces “food hall”, avec Andrew et Katya, mes Fair collègues, après des heures à marcher contre le vent, rassemblés autour d’une table en formica, nous nous sommes offert un plateau mêlant toute sorte de houmous et avons trinqué de nos verres de cidres délicats, avant de finir réfugiés face au ciel qui ne tournait pas rond, dans un bar plus rock’n’roll, moins bio, moins cuisine du monde (ou juste boisson de belgique).

 

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