De Delhi à Leh par la route – J1 – Delhi à Nalagar

Il est temps pour moi de rentrer dans le vif du sujet et d’écrire le premier chapitre du tome 1 de l’épopée Ladakhi, relatif au périple Delhi-Leh qui était en quelque sorte un rituel de passage avant d’avoir la chance de vivre quelques temps dans cet ancien royaume Himalayen.

Ce trajet, qui a duré 4 grosses journées, a été riche en rebondissements comme tous les voyages en Inde à ceci près qu’il se déroulait dans des paysages grandioses et coupés du monde.

Le roadtrip nous a emmené de Delhi à Leh avec une première étape à Nalagarh, une seconde à Manali, une troisième à … « là où on a pu » et une dernière très longue journée de route pour atteindre notre terre promise, Leh.
Je vous entends d’ici penser « quelle drôle d’idée de perdre plus de 4 jours de vacances sur les 25 petits alloués par le monde du travail, sur la route », d’autant plus si vous avez lu mes posts décriant les pratiques routières indiennes ou même visionné le reportage d’Arte « Route à hauts risques – Au cœur de l’Himalaya ».
Mais ne vous m’éprenez pas, cette décision a été mûrement réfléchie par une commission d’experts ensibiens ayant débattu de la chose.
Les avantages étaient en effet multiples :
– Cette route étant la seconde plus haute du monde, je dirais en moyenne à plus de 4000m d’altitude avec moult cols plus haut que notre petit Mont Blanc, cela permet l’acclimatation à la haute altitude pour une suite du séjour plus sereine (Instant culture : Ladakh signifie le pays des cols);
– Les paysages traversés étaient incroyables et les voir au moins une fois dans sa vie et un privilège qui ne se refuse pas;
– Et surtout, après avoir failli mourir une dizaine de fois par jour au moins, on se rend compte de la valeur de la vie;
Pour les inconvénients je vous laisse découvrir la suite de mon récit, découpé en autant d’articles que d’étapes qui nous auront étés nécessaires.

La première étape, dont il va être question ici, nous a emmené de Delhi à Nalagarh, porte d’entrée des contreforts de l’Himalaya : l’état de l’Himachal Pradesh.


Retour à Delhi Deux ans après : mes impressions

C’est aux environs de 5h du matin que j’ai atterri à Delhi où m’attendait bien patiemment Antoine, autre ancien de la promo 2009 ayant signé pour l’aventure. Nous étions le deuxième bout de groupe à arriver, le plus gros du groupe atterrissant quelques heures plus tard.
Ca m’a fait tout drôle d’atterrir de nouveau à Delhi, ville dans laquelle j’ai vécu tellement de choses, presque deux ans après l’avoir quitté.
Dès l’ouverture de la porte de l’avion j’ai retrouvé mes sensations indiennes : chaleur (29° à mon arrivée), très forte humidité en cette période de mousson, odeur particulière de l’Inde, pas désagréable, pas agréable non plus… juste particulière. J’ai été par contre très surprise de l’aéroport. J’avais souvenir d’un aéroport un peu vieillot, pas très accueillant aux premiers abords alors que désormais l’atterrissage des vols internationaux s’effectue dans un terminal flambant neuf, aux décors rococos et à la moquette que l’on a presque envie de fouler pieds nus tel un sadou.
Après un passage de la douane et le traditionnel remplissage de paperasse (Lors duquel j’ai haï mes parents de m’avoir donné tous les prénoms à rallonge de mes grands-mères), j’ai été récupérer mes bagages et ai rejoins Antoine afin que nous prenions un taxi prepaid pour nous diriger vers Pahar Ganj quartier dans lequel nous devions rejoindre trois des nôtres arrivés la veille. Là encore, j’ai été surprise par l’organisation de ce nouveau terminal, des panneaux d’informations partout, un parcours fléché pour rejoindre taxi prepaid, metro et bus.

J’ai ensuite pris plaisir à redécouvrir les routes de Delhi. Routes que j’ai trouvée un poil moins anarchiques qu’il y a deux ans, cela étant certainement lié au fait que les controversés jeux du Commonwealth et les travaux qu’ils ont nécessité soient passés par là.

Arrivés à Pahar Ganj après les retrouvailles avec nos amis déjà sur place, Antoine et moi avons erré dans les ruelles, bien anarchiques elles, de ce quartier que je ne connaissais que de nom (et oué Delhi a encore des mystères pour moi). Nous avons été accosté à de multiple reprises par des indiens souhaitant discuter avec nous, juste par curiosité. Même si c’est parfois fatiguant de ne pas pouvoir marcher 5 minutes « tranquillement » cela m’a fait plaisir d’être à nouveau en contact avec les indiens et leur millier de questions.

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Imperial Cinema Pahar Ganj

Suite à cette plongée dans l’Inde, nous sommes retournés à l’aéroport afin d’y retrouver le reste du groupe pour reprendre la route vers Nalagarh.

La route s’est déroulée classiquement :
– Un échange de devise à la sauvette, digne des plus grands films d’action : Imaginez un bus sortant de Delhi, passant sous un tunnel, un scooter s’arrêtant juste devant et livrant un sachet rempli de roupies à notre intermédiaire et repartant aussi vite… et bien c’est comme ça qu’on change des euros en inde à un taux de change imbattable ;
– Un repas léger qui nous a tous ruiné : environ 20€ pour 20 personnes avec des restes qui auraient pu couvrir nos besoins alimentaires pour une semaine !
Quel bonheur de retrouver le vrai goût de l’Inde, les paranthas, le paneer, le curd, la bouche en feu et le petit chaï pour apaiser tout ça.

Ladakh 2011 helene colpin
Re-découverte des saveurs indiennes

– Des pauses « contrôle technique » chez des mécaniciens suréquipés : en raison d’une moyenne de 10 pannes en 10km notre chauffeur et son assistant ont fini par demander de l’aide à un expert installé au bord de la route. Sauf que nous avions déjà dépassé ce mécano quand, pris de remors le chauffeur a tenté le tout pour le tout en faisant demi tour sur l’autoroute et roulant quelques centaines de mètres à contre sens, l’occasion de tester la résistance mentale de mes compagnons de voyages 😉

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Le fameux mécano

Le bus à peu près réparé nous avons réussi, non sans peine, à rejoindre notre hôtel, que dis-je, notre palace à Nalagar. L’hôtel, ancien fort, étant situé au sommet de l’une des premières collines de l’Himalaya nous avons presque en descendre pour le pousser dans l’ultime côte. Ayant encore des centaines de kilomètres à parcourir en haute montagne, avec des cols à plus de 5000m nous avons alors pris la sage décision de faire venir un autre bus pour nous emmener au Ladakh.

Sans vouloir faire ma blasée de la vie, à quelques détails près, cette journée n’a pas été très surprenante pour moi qui avait le plaisir de retrouver « L’Inde où j’ai vécu » (petit clin d’œil à Alexandra David Néel). Outres ces retrouvailles avec l’Inde et tout les bons souvenirs qu’elle a pu me rappeler, l’un des plus grands plaisirs de cette journée aura été le PARTAGE concret de mon expérience, cette possibilité de répondre aux questions de mes co-voyageur, de les voir découvrir l’Inde comme j’avais pu le faire il y a deux ans et d’observer leurs réactions parfois intriguées, mais toujours positives.
Lors de mon retour en France après mes 7 mois à Delhi, j’étais plutôt « frustrée » car avait l’impression que, même si les gens écoutaient et lisaient mes récits avec attention ils ne comprenaient pas ce que j’avais pu vivre là bas et je pense que c’est le cas pour toutes personne ayant vécu en Inde. Ce voyage a donc été un grand soulagement de deux ans de frustration 🙂 (même si depuis que je suis rentrée j’ai de nouveau l’impression d’être totalement déconnectée).
Bref à l’issu de cette première journée de voyage j’étais déjà convaincue que mon choix de suivre ce super groupe d’étudiants dans cette aventure avait été la meilleure décision de l’année !

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