Tcho tcho tcho

Après la très longue étape qui fit tant souffrir mon mollet et mes pieds et qui nous mena à Lo Mantang, une journée de pseudo-repos nous était octroyée.
Alors que la parcours prévu par Pradip prévoyait deux journées de pause, l’une à Lo Mantang et l’autre à cheval dans les environs, après deux journées de treck et autant de soirées à étudier la carte du Mustang, les prétendument infatigables marcheurs que nous pensions être, avons pris notre air le plus convainquant pour que Tula, notre guide, accepte de raccourcir le repos à Lo Mantang d’une journée ce qui nous permettrait de finir en beauté jusqu’à Mukthinath, sacrée ville, ou ville sacrée, hindouiste.

Au programme donc de cette journée, repos des pieds mais efforts des fessiers. N’allez pas croire que nous serait octroyée une grasse matinée, concept inexistant pour tout treckeur, et je me demande même si ce n’est pas le cas pour tout Népalais, notamment pour mon ami Narayan, retrouvé avant le treck sur Katmandou, se lève quotidiennement à 4h pour faire deux heures de bus et aller prendre et donner des cours d’espagnol.

A 7h30, nous avons donc pris place sur une selle des plus élégantes, constituée, entre autre, d’un coussin aux broderies tibétaines assez confortable ma foi pour passer une forte agréable journée à pérégriner dans la vallée de Lo Mantang, découvrant villages et monastères et même de bien mystérieuses grottes.

Nous étions accompagnés par un cavalier censé rappeler à l’ordre nos montures indisciplinées quand il n’était pas tout bonnement à l’arrière du groupe piquant discrètement un somme la tête balançant à l’allure du pas de son cheval.

Pour ma part, c’est Monbo un cheval blanc bien maigrichon qui m’a trimballé toute la journée sur son dos alternant balades reposantes et courses à faire rêver les parieurs du PMU.

cheval mustang

Mombo

Les photos suivantes peuvent donner l’illusion qu’il s’agit là d’un poney, mais cela tient juste du fait je que dépasse allégrement la taille moyenne des lobas (habitants du Mustang) du haut de mon mètre soixante-cinq.

Au Mustang, le cheval est encore l’un des seuls moyens de locomotion. La ville n’est accessible qu’à pied, à 5 jours de marche à partir de Jomoson ou plus rapidement à cheval. En arrivant sur Lo Mantang il y avait donc énormément de chevaux pâturant dans les rares espaces verts de ce plateau désertique.

Malheureusement pour l’environnement et le calme, ces chevaux pourraient bientôt être remplacés par les chevaux des moteurs de jeeps et autres voitures sino-népalaises. Une route est actuellement en construction et devrait permettre aux premiers véhicules de rejoindre Lo Mantang dès l’année prochaine.

Petit aparté, attention aux amalgames, sachez que les chevaux “Mustang” n’ont rien à voir avec les montures des amérindiens du même nom et donc encore moins avec les cabriolés américains.

Vues sur Lo Mantang et les vestiges des forteresses la protégeant

Nos premiers pas à cheval nous ont donc offert un très beau point de vue sur la citée emmurée à 3840m d’altitude.

Lo Mantang

Lo Mantang

Puis nous avons traversé des paysages désertiques dont les vestiges de forteresses datant du moyen-âge semblaient être naturellement sortis de terre.

Lo Mantang

Nous sommes ensuite descendus sur la vallée de Chosar, notre première halte.

Un large et long chemin nous a permis de tester la puissance de nos bêtes et par la même occasion de nous défouler un peu.

Après avoir observé notre guide du jour et assimilé le langage homme-cheval d’usage au Mustang nous avons tenté de jouer aux cavaliers des steppes nous lançant dans des courses effrénées. Enfin “effrénées” c’est que nous aurions aimé… Malgré toute notre bonne volonté et tout le respect que nous avions pour nos montures elles semblaient ne pas partager l’intérêt de leurs cousins pur-sang pour le galop.
C’est seulement après de très nombreux “tcho ,tch, tch” que nous tentions de lancer régulièrement pour les faire réagir, que certains, ont commencé à trotter.
La bataille fût rude entre Jean-Marc et moi, mais je dois avouer que malgré mes murmures bienveilant à l’oreille de Monbo c’est Jean-Marc qui a fini par l’emporter sur un galop impromptu.

Vallée de Chosar Mustang Nepal

Fière allure sur nos montures

Entre deux courses, je me retournais régulièrement, car derrière nous se trouvait la chaîne de l’Anapurna. L’Anapurna 1, certainement pour saluer nos talents de coureurs hippiques pour ne pas dire épiques , se laissa alors entrevoir.

Valle de Chosar Mustang Nepal

Face nord de l’Anapurna 1


Les grottes du Mustang

Arrivés à Chosar, nous nous dégourdîmes les jambes en marchant jusqu’aux grottes qu’allaient nous faire visiter deux petits moines.

Valle de Chosar Mustang Nepal

Les grottes font la particularité du Mustang. Partout les falaises sont percées telles des cartons d’orgues de barbarie. Certaines ont près de 3000 ans servant alors de chambre funéraire, d’autres jusqu’à 700 ans et ayant servi d’habitation aux habitants, la difficulté d’accès les protégeant des brigants sur cette ancienne route du sel.
Pour nombre d’entre elles il est très difficile d’imaginer comment les lobas pouvaient y monter car elles sont totalement inaccessibles si ce n’est par un grimpeur très chevronné et beaucoup restent mystérieuse quant à l’usage exacte qui en était fait.
Il y a peu, grande fût ma joie quand je suis tombée sur un National Geographic” faisant sa une sur ces dernières, je le conseille à tous ceux qui aimerait en savoir un peu plus (n°157 – Aventures dans les grottes secrètes du Népal).

La grotte que nous avons visité était totalement vide. Elle était constituée de galeries sur différents niveau reliées entre elle par des jeux d’échelles. De là haut, on imaginait que les habitants de l’époque pouvaient très facilement apercevoir des brigants débarquer.

Les grottes du mustang

Les grottes du mustang

Le monastère du village, comme les grottes a été creusé dans la falaise. Il abrite aujourd’hui quelques jeunes moines et de très beau et anciens objets de culte.

Avant de reprendre la route pour une autre village, nous avons pu paresser sur des rochets au bord d’une rivière où deux gamins “crottes au nez” comme j’aime à les appeler (milles excuses si cette expression choque mais les gamins ont tous le nez un peu crado là bas, on ne trouve pas de mouchoirs au Mustang c’est un fait pas une critique encore moins une moquerie) jouaient à cache cache avec l’objectif de mon appareil photo.

Les grottes du mustang

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